Il y a soixante-trois ans, le 17 octobre 1961, la police française, sous les ordres du préfet Maurice Papon, a commis l’un des massacres les plus violents et racistes de l’histoire contemporaine de la France.
Ce jour-là, plus de 30 000 Algériens, hommes, femmes et enfants, ont défilé pacifiquement dans les rues de Paris pour protester contre un couvre-feu raciste qui leur avait été imposé par Papon.
La manifestation, organisée par la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), réclamait la liberté, l’indépendance et l’égalité pour le peuple algérien.
La réponse de la police parisienne fut d’une brutalité extrême : rafles massives, tortures et exécutions sommaires. De nombreux manifestants furent jetés, morts ou vivants, dans la Seine. Aujourd’hui encore, le bilan précis de ce massacre reste flou.
Cette répression violente, orchestrée par un appareil d’État colonial, était profondément imprégnée de racisme. Le couvre-feu ne visait que les Algériens, les réduisant à des parias dans leur propre ville. En attaquant ces manifestants pacifiques, l’État français, à travers Maurice Papon, a montré son mépris pour les populations colonisées et son acharnement à maintenir l’ordre colonial par la terreur.
Pendant des décennies, l’État français a tenté de minimiser ou de nier sa responsabilité dans ce massacre. La vérité a été étouffée, et les victimes sont restées sans reconnaissance. Ce n’est qu’en 2012 que François Hollande a reconnu que des Algériens avaient été tués lors de cette répression, suivi en 2021 par Emmanuel Macron, qui a qualifié ces crimes d’inexcusables. Toutefois, Macron a principalement rejeté la faute sur Maurice Papon, sans reconnaître pleinement la responsabilité de l’État français dans cette répression.
En mars 2024, l’Assemblée nationale a adopté une résolution condamnant à nouveau la répression du 17 octobre 1961, mais cela reste toujours insuffisant.
La vérité sur ce crime d’État doit encore être pleinement reconnue, tout comme la responsabilité entière de l’État dans ce massacre colonial raciste.