Voilà désormais plusieurs des décennies que les femmes victime de violence peuvent trouver une oreille attentive au 3919, numéro national d'écoute en France. Ce numéro est né d’une histoire des associations de lutte contre les violence faite aux femmes avec, en 1989, la première campagne nationale sur les violences conjugales en lien avec le réseau Solidarité Femmes. C’est ce réseau qui crée, en 1992, la ligne d’écoute Violences Conjugales Femmes Info qui deviendra par la suite le 3919.
Cette histoire militante coule dans les veines du 3919, désormais ligne nationale unique d’écoute pour les femmes victimes de violences. Il est aujourd’hui porté par un réseau de 73 associations de terrain présentes sur l’ensemble du territoire français : la Fédération nationale solidarité femmes, qui est de plus appuyée par douze associations nationales et leurs réseaux respectifs. A ce numéro toutes les femmes peuvent rentrer en contact avec une trentaine d’écoutantes professionnelles qui recueillent la parole d’environ 2 000 victimes chaque semaine.
Et alors que le nombre signalement des violences conjugales augmentent 15 % dans la dernière période, que les appels hebdomadaire sont passé de 2000 à 7 000 appels hebdomadaires pendant le premier confinement, le gouvernement d’Emmanuel Macron fait le choix de transformer le soutien financier qu'il versait jusqu'à présent au 3919 en un marché public ouvert à la concurrence. Et ceci alors que les associations réclamaient une hausse de cette aide financière pour permettre de passer à un service 24h/24.
Toute les associations dénoncent ce choix et les conséquences qui en découle :
Fragilisation de la fédération Solidarité Femmes ainsi que les autres associations engagées contre les violences faites aux femmes.
Réduction de la qualité du 3919 qui apporte écoute, soutien psychologique, conseils, premières informations juridiques et sociales au service des appelantes et de leurs proches.
Pour ces raisons, les communistes de Seine-Saint-Denis soutiennent la pétition initiée par Solidarité Femmes et adressée à Mme Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l'égalité femmes-hommes. En signant la pétition, nous demandons à la ministre déléguée à l'égalité femmes-hommes de renoncer au projet de marché public et de verser une subvention complémentaire à Solidarité Femmes afin de permettre à ces associations d'assurer un service de qualité du 3919 24h/24 en 2021 pour mieux protéger les femmes victimes de violences conjugales.