Pratiquement partout dans le pays, que cela soit dans de l’habitat ancien ou dans des logements récents mal conçus, dans les écoles et les transports en commun, les effets du dôme de chaleur qui s’est abattu récemment sur notre pays se sont, à nouveau, fait durement ressentir. C’est un constat encore plus fort pour les habitant·es des villes. Combien de foyers de Seine-Saint-Denis ont souffert de la dernière canicule dans ce territoire essentiellement urbain sans pouvoir sans prémunir ?

Car on le sait le béton, le bitume, la pierre stockent la chaleur tandis que certaines activités comme l’informatique, les climatiseurs et les moteurs de voitures (qui tournent sur place pour alimenter la clim’ de la voiture) contribuent à l’élévation de la température. Quels sont les moyens dont disposent les foyers économiquement défavorisés pour lutter contre de tels phénomènes. Ces personnes se voient souvent contraintes de régler des factures d’électricité supplémentaires importantes pour faire tourner climatiseurs et ventilateurs, le jour comme la nuit.

Des phénomènes qui se répètent et qui risquent de s’accélérer

Une nouvelle fois les scientifiques alertent et dressent un constat alarmant : les 1,5 % (objectif de la conférence de Paris) d’augmentation de la température à la surface du globe sont pratiquement atteints avec quelques années d’avance. La canicule que nous venons de vivre est la cinquantième que connaît la France depuis 1945. Toujours plus précoces, ces effets du changement climatique deviennent de plus en plus préoccupants. Ils peuvent avoir des conséquences sur la santé alors que le système hospitalier est en souffrance chronique. C’est vrai tout particulièrement dans notre département.

La lutte contre le réchauffement climatique ralentit en France

Dans son septième rapport annuel, le Haut Conseil pour le climat alerte lui aussi sur le ralentissement de l’action climatique en France et appelle à un « sursaut collectif ». La lutte pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) a nettement ralenti. Le Haut Conseil a rédigé 74 recommandations en précisant qu’il souhaite une évaluation scientifique « des vulnérabilités et des inégalités » associées au changement climatique. Nous serons très attentifs à ses résultats pour notre territoire.

Les solutions sont connues mais les moyens manquent

Par exemple, les budgets consacrés à la rénovation thermique du logement public sont très nettement insuffisants tandis que le gouvernement a bloqué pour la période estivale le dépôt de dossiers MaPrimeRénov’ pour les propriétaires. C’est incompréhensible au moment où il faudrait au contraire augmenter les budgets consacrés à l’adaptation aux effets climatiques en ville. Dans le dossier consacré par l’Humanité à ce thème Vincent Viguié¹ revient sur les causes et les actions à mener pour adapter les villes aux canicules. Sa lecture est très instructive nous vous la recommandons. Le plan climat PCF « Empreinte 2025 »² très technique³ fournit, malgré tout, un ensemble de données utiles. L’essentiel pour les militant·es communistes est d’affronter le débat politique au moment où en France, comme en Europe, nous assistons à des revirements inacceptables sur le terrain écologique.

Note:

1. Entretien avec Vincent Viguié, chercheur en économie du climat à l'école des Ponts et Chaussée https://www.humanite.fr/environnement/canicule/face-a-la-canicule-freiner-le-rechauffement-climatique-est-la-priorite-absolue-entretien-avec-vincent-viguie-chercheur

2. Progressiste N°42 Empreinte 2025- Plan climat pour la France- Relever le défi climatique pour de nouveaux jours heureux.

3. Hors Série d’Économie et politique 2024 Projet Plan Climat : éléments pour débattre.