La bataille idéologique nous imposant une disette budgétaire au nom de la sacro-sainte réduction de la dépense publique ne s’applique apparemment pas à tout le monde.
Lorsqu’il s’agit de déglinguer les services publics pour les jeter en pâture au secteur privé, on ne regarde pas à la dépense. En témoigne la privatisation du réseau de transports de surface francilien.
Après le réseau bus de grande couronne qui s’avère être une catastrophe pour les usagers et les salariés, c’est au tour du réseau petite couronne RATP d’être « ouvert à la concurrence », autrement dit privatisé.
Et cette privatisation coûte cher !
En effet, pour privatiser le réseau, Île de France Mobilités (IDFM) doit acquérir le matériel roulant et les dépôts de bus, organiser le transfert des agents RATP aux futurs concessionnaires, participer aux coûts de réorganisation de la RATP et ceux générés par la réponse aux appels d’offre… tout ça pour la bagatelle de 4,9 milliards d’euros.
IDFM, structure publique, va donc s’endetter considérablement - les banques en salivent d’avance - pour des dépenses sans aucun effet positif sur la qualité du service ou le renforcement de l’offre de transports, bien au contraire.
Du coup, on comprend mieux l’augmentation du Pass Navigo passé de 70 € en 2015 à 90,80 € en 2026 pour tenter de compenser les frasques budgétaires de la droite régionale et de Valérie Pécresse, obnubilée à dérouler le tapis rouge au secteur privé alléché par les profits qu’il pourrait tirer d’un des plus performants réseaux de transports du monde.
