Carton plein pour les ventes solidaires de fruits et légumes

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Chaque fin d’été, le PCF organise des ventes au juste prix pour défendre une alimentation de qualité et de proximité. Cette année, Covid oblige, les rendez-vous ont été moins nombreux mais ont été tenus dans 14 villes de Seine-Saint-Denis.

Pour s’approvisionner en fruits et légumes, on peut évidemment s’arrêter dans un supermarché classique mais, ce mercredi, une autre option était disponible. Dans 14 villes de Seine-Saint-Denis, les militants du PCF ont aligné les stands en partenariat avec l’entreprise de l’économie sociale et solidaire Kelbongoo. Le kilo de pomme y est à 30 centimes, moins cher qu’en grande surface. Et bio en plus ! Même si la traditionnelle vente géante avec le Modef n’a pu avoir lieu à Bastille, les étals des minimarchés installés pour l’occasion dans la banlieue parisienne sont, eux, bien garnis de fruits et légumes, tous issus d’une agriculture biologique, responsable et de proximité.

Avec ce rendez-vous, le PCF et Kelbongoo, partenaires depuis deux ans, ont à cœur de valoriser une agriculture de qualité et de proximité : la majorité des légumes vendus ce mercredi viennent de fermes familiales picardes. La structure ne sacrifie pas les producteurs puisqu’ils perçoivent entre 70 % et 75 % des bénéfices. Mais ce n’est pas tout, un point d’honneur est aussi mis à assurer l’accessibilité d’une alimentation saine. « Avec Kelbongoo, on montre qu’on peut vraiment faire gagner du pouvoir d’achat avec des produits de qualité », explique le conseiller municipal de Bobigny Mohamed Aissani. « C’est vrai que ce qui freine, c’est en général le prix, on n’imagine pas toujours qu’on peut manger du bio pour aussi peu cher », confie Annick à Bagnolet. « On ne peut pas en dire autant pour les Naturalia du centre de Paris », tacle de son côté Josiane un peu plus au nord, à Bobigny.

Mise à l’honneur des petits producteurs et des circuits courts

Les stands sont tenus dans une ambiance joviale, les militants engagent facilement la discussion avec les curieux et les clients. « En plus, c’est l’occasion de faire vivre le quartier, d’échanger, d’être dans la solidarité », témoigne Samia.

Si à Bobigny, la file des clients d’un jour ne désemplit pas, à Bagnolet, le rythme est moins effréné, ce qui laisse place à d’autres sujets de discussion avec les habitants, comme la gratuité des masques. « Il faudrait organiser cela plus souvent, témoigne l’une d’eux . Les produits du marché de Bagnolet ne sont vraiment pas de bonne qualité, dès le lendemain il y en a déjà qui ne sont plus bons. » Les marchés de banlieue parisienne sont généralement approvisionnés par les stocks de Rungis, et ne mettent pas à l’honneur les petits producteurs.

Multiplication des points de retraits des paniers bio

De plus, les préoccupations environnementales ne sont pas seulement l’apanage des plus aisés, assure une maman qui a fait le déplacement. « Moi, j’aimerais bien manger seulement bio et de proximité, explique-t-elle , mais j’ai un emploi du temps chargé et une grande famille, alors souvent je suis obligée d’acheter ma viande au Leclerc. » Un état des lieux qui met le doigt sur le monopole délétère des grandes surfaces que dénoncent les communistes. « Il faut sortir de la course au pognon, l’alimentaire c’est comme la santé, ça fait partie des domaines qui doivent être encadrés avec le plus de sérieux », affirme Guy, militant du PCF.

Ce constat a été augmenté avec la crise du Covid : « Mon primeur était fermé, il n’y avait plus de marché, les grandes enseignes faisaient ce qu’elles voulaient », observe amèrement une Bagnoletaise. Néanmoins, les nouveaux points de retrait des paniers bio Kelbongoo se multiplient. La rapidité avec laquelle l’entreprise prend son essor témoigne d’un changement de mentalité qui laisse à espérer des lendemains plus bio.

Léo Lefrançois et Laure Solé
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