confidentialité

Pour soutenir l'Humanité, n'hésite pas à t'abonner numériquement à l'Humanité en cliquant ICI

J’ai choisi aujourd’hui de vous parler d’autre chose que du coronavirus, car il faut bien comprendre que toute l’agitation du gouvernement autour des mesures de pseudo-confinement masque le fait que la période est mise à profit pour avancer masqué sur d’autres sujets très importants. Il s’agit notamment de ce qui est appelé le Health Data Hub. En français : la collecte des données de santé des Français. Données qui intéressent au plus haut point ceux qui en ont fait un grand business, je veux parler des fameux Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Heureusement que certains veillent au grain, comme par exemple le conseil d’administration de la CNAM (Caisse nationale d’assurance-maladie), qui vient d’opposer un refus très ferme à la proposition du gouvernement de confier la gestion de cette entreprise à Microsoft.

Pour comprendre l’intérêt porté à la France, il faut savoir que notre Sécurité sociale possède une des bases de données de santé parmi les plus importantes du monde. Elle est utilisée aujourd’hui à visée épidémiologique alors que l’objectif de cette opération est d’ouvrir un accès à visée commerciale, pour proposer des assurances et des soins soi-disant personnalisés selon le niveau de risques des individus. Toutes choses en contradiction avec les fondements de la Sécurité sociale, qui collecte des cotisations proportionnelles aux revenus et qui finance les soins en fonction des besoins des patients.

Nous voyons bien que cette opération vise à s’accaparer un bien public pour engranger des profits. Il faut donc être particulièrement vigilant car sans mobilisation de la population pour la refuser, le gouvernement reviendra à la charge pour aboutir à ses fins. Nous sommes déjà assez surveillés, contrôlés, analysés, notamment via nos téléphones portables, l’utilisation de nos cartes de crédit ou encore par les réseaux sociaux.

Nos données de santé doivent être protégées et c’est à chacun de décider qui peut y avoir accès. C’est tout l’enjeu du fameux dossier médical partagé, serpent de mer depuis des années, mais dont la mise en place reste d’actualité. Il est essentiel qu’il reste confidentiel et ne serve qu’à coordonner et améliorer la prise en charge du patient par les différents professionnels de santé choisis et désignés par celui-ci. Veillons jalousement à nos libertés.