Intervention d'Emilie Lecroq, secrétaire départementale, aux vœux des communistes de Seine-Saint-Denis.
Cher·e ami·e, cher·e camarade,
Je vous remercie toutes et tous chaleureusement de votre présence ce soir. Je vous présente mes vœux les plus sincères de santé, de bonheur et de réussites pour cette année 2025.
Nous reprenions sur notre carte de vœux une citation de Spinoza “La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. »
La situation en Palestine nous rappelle cela avec force. Si le cessez-le-feu est naturellement une étape nécessaire, il ne peut être la fin.
Disons-le clairement, la construction d’une paix juste et durable ne passera que par la reconnaissance d’un État palestinien à côté d’un État israélien.
Le 15 janvier dernier, enfin les bombes se sont tues. Après avoir lutté pour leur survie, les gazaouis pleurent désormais leurs morts et découvrent pleinement l’ampleur de la dévastation.
Comment ne pas être bouleversé par les images de ces villes détruites, par ces témoignages décrivant l’horreur subit par ces femmes, ces hommes, ces enfants. Et comment ne pas être révolté devant le silence complice des grandes nations occidentales.
N’ayons pas peur des mots : le gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou mène un génocide !
C’est un gouvernement colonialiste et impérialiste comme en témoignent ses exactions en Cisjordanie et son offensive militaire au Liban. Comme pour le 7 octobre, aucun acte ne peut justifier ces crimes et je salue le courage des pacifistes israéliens eux-mêmes victimes de brimades dans leur pays.
Si l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, et la libération d’otages et de prisonniers existe enfin ; on le sait, tout est encore fragile !
La bande de Gaza n’est désormais qu’un gigantesque cimetière. Nous comptabilisons pour l’heure plus de 64 000 personnes tuées et 11 000 portées disparues. Au mois de mars dernier, le nombre d’enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza, était déjà plus élevé que le nombre d’enfants tués en quatre ans dans l’ensemble des conflits à travers le monde.
Ce génocide n'est pas dans les livres d'histoire, ni dans le passé, il s’est déroulé sous nos yeux.
Ou plutôt avec le black-out des médias occidentaux et un huis clos contre lequel les journalistes palestiniens ont payé le plus lourd tribut. Plus de 100 ont été assassinés depuis le 7 octobre.
Et face à un tel massacre quelle est la réponse des autorités françaises promise aux auteurs de ce génocide ? L'immunité. Elle a été promise à Netanyahou le 27 novembre dernier par le Quai d'Orsay en dépit du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale. Pire, aux États-Unis, un projet de loi, adopté à une large majorité le 9 janvier, vise à sanctionner la CPI en représailles à ses mandats d’arrêt.
Aujourd’hui avec le cessez-le-feu tout est à reconstruire. Plus d’un million d’enfants vivent dans des tentes de fortune et de nombreuses familles déplacées sont confrontés à des risques extrêmes. Les quelques hôpitaux encore opérationnels sont débordés. Les familles peinent à accéder à la nourriture, à l’eau potable, à l’assainissement...
Et au mépris de ce désastre humain, Benyamin Netanyahou parle déjà de la possibilité d’une reprise des hostilités. La possibilité d’une annexion de la Cisjordanie est au cœur des préoccupations. Plus que jamais, la plus large solidarité internationale avec le peuple palestinien est requise.
Il y a nécessité pour nous de poursuivre et amplifier notre campagne pour que la France reconnaisse enfin l’État palestinien, pour que le droit international s’applique et fasse taire les armes. Il nous faut travailler sans relâche à cet objectif, pour le droit des peuples à disposer d’eux même, pour la paix.
Une paix qui n’est pas l’absence de guerre mais une coopération démocratique entre les peuples, pour la justice, l’égalité, la préservation du climat, la biodiversité.
Dans un monde plus que jamais interconnecté le sang qui coule en Palestine, en Ukraine comme dans de nombreux points de la planète, doit pousser la communauté internationale à s’unir pour mettre un terme aux violences, défendre le droit des peuples et s'opposer aux ambitions impérialistes. La paix et la justice ne doivent pas être des mots vides de sens, mais des objectifs concrets pour lesquels nous devons nous mobiliser sans relâche. Ceci est d’autant plus une nécessité que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche présage du pire.
« Nous ne vivons pas une époque de changements, mais un changement d'époque. » Ces mots de Rafael Correa, ancien président de l’Équateur, résonnent aujourd'hui avec une force particulière. Les bouleversements idéologiques et les nouvelles configurations internationales annoncent un basculement majeur, semblable à celui des années 1980, marqué par la révolution néolibérale incarnée par Reagan et Thatcher.
Au début des années 1980, les États occidentaux ont cédé à une idéologie qui allait restructurer les sociétés : le néolibéralisme. Réduction des dépenses publiques, privatisations massives, déréglementation généralisée : le capitalisme s’est libéré des entraves démocratiques. En Europe, une caste de décideurs, regroupant intellectuels et politiciens comme Alain Minc ou Jacques Attali, a normalisé l'idée qu'il n'existait « qu'une seule politique possible ».
Cette pensée unique, résumée dans le tristement célèbre « There is no alternative » de Margaret Thatcher, a vidé le débat politique de toute substance. La démocratie n’était plus qu’une façade destinée à choisir les meilleurs gestionnaires du marché, reléguant toute alternative progressiste au rang de nostalgie obsolète.
Aujourd’hui, l’élection du duo Trump-Musk à la Maison-Blanche marque un nouveau tournant, tout aussi radical. Sous leurs auspices, un capitalisme impérial se redessine, mêlant autoritarisme, nationalisme exacerbé et militarisme. Il s’agit d’un projet géopolitique et économique d’une ampleur inédite. Leurs objectifs ? Remodeler le monde en alignant les pays occidentaux sur une logique impérialiste américaine, démantelant l'Union européenne et installant des régimes serviles, souvent d’extrême droite, à leur service.
En Europe, cette offensive impériale ne rencontre que peu de résistance. Les dirigeants européens, d’Emmanuel Macron à Olaf Scholz, ne font qu’accompagner cette dynamique en cherchant à sauver un capitalisme européen ultralibéral, impuissant face à la domination états-unienne. Christine Lagarde, présidente de la BCE, illustre cette soumission en appelant à acheter davantage d'armes et de gaz américains « pour éviter une guerre commerciale », transformant l’Europe en simple relais du grand capital nord-américain.
Trump, Musk et leurs acolytes ne se contentent pas de dominer économiquement. Leur logique impérialiste passe aussi par l’exploitation des ressources naturelles et la militarisation des relations internationales. La tentative de mainmise sur le Groenland, riche en minerais rares, ou encore le contrôle des routes commerciales comme le canal de Panama témoignent d’une volonté de remodeler la géopolitique mondiale au mépris du droit international.
Leurs politiques, appuyées par des géants industriels comme Tesla et SpaceX, accélèrent le pillage de la planète et le saccage des droits sociaux. En Europe, elles justifient déjà des régressions sociales sous couvert de compétitivité et de souveraineté financière. Les dépenses militaires explosent, tandis que les services publics s’effondrent.
Face à cette nouvelle phase de domination capitaliste, dénoncer ne suffit plus. Nous devons construire une alternative sociale, écologique et démocratique, en rupture totale avec le modèle actuel. Ce n’est ni en s’alignant sur les injonctions américaines, ni en soutenant un capitalisme européen en déclin, ni en prônant une simple « France forte » que nous répondrons aux aspirations populaires. Ce capitalisme, qui accentue l’exploitation, la destruction des droits, des libertés et de la démocratie, doit nous pousser à agir pour une véritable transformation sociale.
Il nous revient d’organiser un large mouvement social, syndical, culturel et politique pour opposer aux forces dominantes un projet d’émancipation collectif. En France, comme en Europe, il s’agit de redonner au peuple le contrôle de son avenir et de ses ressources, en rupture avec la logique de prédation des Trump et Musk.
L’avenir de l’Europe ne peut se construire dans la soumission à l’impérium nord-américain. Nous devons repenser la construction européenne autour d’un modèle solidaire, capable de répondre aux défis environnementaux, sociaux et démocratiques.
Cela implique de lutter pour la paix, contre cette société du chaos et de la déréglementation portée par les nouveaux locataires de la Maison-Blanche et contre la montée de l’extrême droite partout dans le monde.
Car ne nous y trompons pas, en favorisant la montée de ces forces nationalistes et réactionnaires, Musk comme Trump vise à affaiblir les institutions internationales et européennes et empêcher tout projet alternatif d’émerger. Cette instrumentalisation de l’extrême droite s’accompagne d’une promotion du nationalisme, qui fragilise les solidarités internationales et renforce les divisions entre les peuples. En réalité, derrière cette rhétorique nationaliste, se cache une soumission accrue aux intérêts du capitalisme nord-américain, transformant les citoyens européens en fantassins d’une guerre économique et sociale au service des élites ultralibérales.
Nous le voyons, le combat contre le nouvel impérialisme de Trump et Musk dépasse les frontières européennes. C’est une lutte mondiale contre un capitalisme qui détruit les droits, la planète et la démocratie. La réponse ne peut être que collective : l’union des travailleuses et des travailleurs du monde entier devient un impératif.
Les peuples doivent déclarer la PAIX au monde.
Ceci passe par des luttes internationales, nationales comme locales capables d’ouvrir la voie à un changement structurel profond. Face aux défis de notre époque, seul un mouvement populaire massif, enraciné dans les luttes sociales et les aspirations populaires, peut renverser la logique dominante et faire naître une société émancipée, solidaire et écologique.
Dans cette lutte idéologique féroce que nous vivons, tous les arguments sont permis pour étouffer les aspirations populaires qui naissent et s’expriment.
Ainsi, au nom de la « stabilité », Emmanuel Macron poursuit son hold-up démocratique. Après la chute du gouvernement Barnier rejeté tant à l’Assemblée que dans l’opinion populaire, les macronistes l'avaient affirmé : « il faut qu'on s'ouvre. On doit entendre le message des Français ». Résultat de tout cela. A la veille du réveillon de Noël, nous avons la nomination de Bayrou, Darmanin, Retailleau, Borne et, cerise sur le gâteau, de Valls ! Les noms changent mais la politique mener reste la même et enfonce toujours plus une part croissante de la population vers la précarité et la misère.
Le maintien de cette politique gouvernementale, cette déconnexion avec les aspirations majoritaires des Français, exprimées en juillet dernier, traduit un profond mépris de la bourgeoisie pour le peuple, la démocratie et nos institutions. Ils sont prêts à tout pour conserver leurs privilèges de classe. Et surtout à accroître notre niveau d’exploitation tout en alimentant le désespoir sur un autre possible.
Nous devons le dire encore et encore. Grace à la mobilisation populaire, le Nouveau Front populaire a gagné. Il est arrivé en tête même si nous ne sommes pas majoritaires à l'Assemblée nationale. On peut disserter longtemps sur les interprétations de la Constitution. Ce qui est sûr c'est qu’à aucun moment, elle ne prévoit cette forfaiture : que les perdants d'un scrutin gouvernent le pays !
Il nous faut mettre toute notre énergie pour exiger le respect de l’expression populaire, le respect de la démocratie. Le respect du suffrage universel et de la souveraineté populaire ne sont pas négociables. Ils fondent notre nation et prennent racines dans le grand élan révolutionnaire de 1789.
Avec cet objectif, l’espace de dialogue qui s’ouvre avec les partenaires sociaux sur la réforme des retraites est d’une grande importance. Plus que jamais nous devons reprendre le combat pour exiger son abrogation.
N’oublions jamais que la démocratie, c’est le respect de la volonté majoritaire du peuple. Où est la démocratie quand on fait passer une réforme rejetée par 70 % des Françaises et des Français et 80 % des salariés ?
Alors que l’ouvrage est de retour sur le métier, il nous faut faire la démonstration que le rejet de cette réforme est toujours majoritaire dans le pays. En plus de l’affiche que nous avons éditée pour faire entendre notre exigence d’abrogation de cette réforme injuste, nous pourrions réfléchir à l’organisation d’une votation citoyenne sur cette question, afin de rendre les citoyennes et les citoyens pleinement acteur de cette décision.
Mener cette bataille au moment où nous fêtons les 80 ans de la Sécurité sociale est un symbole fort. En effet, le régime de la retraite est issu du régime général de la Sécurité sociale créée en 1946. Son principe fondamental était « d'instaurer une véritable démocratie économique » moyen « d’une véritable démocratie sociale ». L'enjeu était d'assurer à tous, des moyens d’existence face aux aléas de la vie. Ainsi, dans une France de l’après-guerre largement détruite, il a été possible de créer le système de santé longtemps considéré comme le plus performant et le plus égalitaire du monde. Et aujourd’hui avec un PIB presque 200 fois supérieur, le pouvoir nous raconte que l’on n'en a pas les moyens.
Le débat n'est ni une question biologique liée à l’allongement de la durée de vie, ni purement économique : il est avant tout politique. Le marché refuse que nous vivions autrement qu’en étant soumis à l’exploitation.
Et c’est également cette logique de domination du capital qui conduit à la réduction des dépenses publics et par conséquence à la destruction de nos services publics.
Le niveau de la dette que les gouvernements de droite ont créé en faveur du capital sert à éteindre tout débat, à éliminer toute proposition alternative d’augmentation des salaires, de défense et de modernisation des services publics et de la protection sociale.
Leur seul credo de la droite et de la droite extrême est l’austérité pour les familles populaires et l’abondance pour le capital. Ceci est l’élément nodal la dramatique impasse qui s’annonce !
Au moment où l’agressivité américaine ne va pas tarder à faire sentir ses effets négatifs, cette stratégie est mortifère pour l’intérêt général du pays. La reconfiguration des marchés financiers qui se prépare, combinée à une nouvelle cure d’austérité, risque de faire s’abattre sur notre pays, sur nos industries, sur l’agriculture, sur les services et sur l’environnement, une tornade destructrice.
Dans ces conditions, un gouvernement de droite qui refuse d’améliorer les recettes fiscales à partir d’une plus grande contribution du capital, tout en servant près de 60 milliards de rentes aux institutions financières par le biais du service de la dette, doit être vigoureusement combattu.
Il doit être combattu non pas pour des raisons politiciennes, mais pour la raison fondamentale qu’il pousse le pays dans le mur et les citoyens dans un abîme de souffrances.
Loin d’une réduction des dépenses, c’est l’augmentation des recettes que nous devons mettre en avant. Une augmentation des recette basées sur la justice fiscale et de la participation de toutes et de tous à la solidarité nationale à travers une taxe sur les superprofits, une taxe sur les superdividendes des grands groupes ou encore un impôt sur le patrimoine des milliardaires.
Plus que jamais nous devons opposer au système en place, une autre conception de société. Il n’est plus supportable qu’on nous impose au nom de la baisse des dépenses publics le démantèlement de nos services publics qui sont notre bien à tous pour préserver les intérêts de quelques-uns. Aujourd’hui, augmenter les recettes avec plus de justice fiscale, c’est lutter ainsi contre l’accaparement de la richesse créée par le travail.
C’est avec cette ambition que nous avons lancé la campagne pour les services publics en Seine-Saint-Denis, intitulée « Désir de services publics ». Un premier tract pour cette campagne a été mis à disposition des sections. Il nous faut démontrer avec cette campagne que les services publics, sont essentiels pour sécuriser nos parcours de vie. Que ce soit l’éducation, la santé, la sécurité, les crèches, les EHPAD, les transports… Leur raison d’être, c’est de répondre aux besoins et non à la course aux profits. Ce sont des avancées vers la conception d’une société solidaire de partage et d’égalité. C’est pour ces raisons que le patronat a toujours eu pour obsession de les faire disparaître.
En lien avec cette campagne, la Coopérative des idées organise, le 11 février prochain à 18h30 à Ville Evrard, un débat intitulé « Que devient le soin psychique dans un société qui rend fou ». Ce débat, en présence de Roland Gori, professeur émérite de psychologie et de psychopathologie, sera l’occasion de faire un état des lieux de la psychiatrie en France et en Seine-Saint-Denis. Ce secteur de la santé a particulièrement été mis en mal depuis de nombreuses années et connaît désormais une importante pénurie médicale alors que les besoins de ne cessent de croître. Je vous invite à noter la date de ce débat dans votre agenda qui sera d’une très grande qualité.
Je le dis avec force : plus que jamais les services publics sont la solution pour relever les défis de ce 21e siècle déjà bien entamé ! Égalité d’accès ; tarifs maîtrisés, voire gratuité ; utiles à tous les âges de la vie ; soumis au contrôle des citoyen·ne·s ; pouvant s’élargir à tous les domaines de nos vies quotidiennes... les services publics ont permis à la France de se développer et nous en avons besoin pour construire une société capable d’affronter les défis climatiques, sociaux et démocratiques qui existent. Nous devons nous engager pleinement dans cette bataille afin d’y mêler le plus grand nombre.
Lucien Sève disait « la dialectique, c'est la maîtrise logique des contradictions pour tendre à leur dépassement ». Nous sommes au cœur de ces contradictions. La nouvelle cure d'austérité qui se prépare avec le prochain budget va entrer en contradiction avec l'hyperconcentration des richesses. Cet été, le magazine Forbes annonçait que la fortune des 500 plus riches Français dépasse 1 200 milliards d'euros. Bernard Arnaud, à lui seul possède 185 milliards d'euros. On pourrait avec cette somme, quadrupler le budget de l’hôpital public au moment où il n'arrive plus à faire face à l'épidémie de grippe.
L’analyse de ces contradictions, notre analyse de la société doit nous permettre d’identifier les mouvements en son sein qui appellent un processus transformateur d’émancipation du capitalisme, que nous appelons le communisme.
L'appropriation par le peuple de contenus transformateurs est indispensable pour mener à bien les transformations sociales nécessaires et contester le capitalisme dans tous les domaines où il exprime sa domination. Le Nouveau Front populaire, avec l’engagement d’organisations syndicales et associatives, l’engament de milliers de citoyen·ne·s, particulièrement de jeunes, est un point d’appui pour cela. Il doit intéresser notre Parti au plus haut point avec pour objectif de l’étendre à des millions de citoyennes et de citoyens.
Certes le rassemblement est un combat et différentes tactiques, d’ailleurs s'opposent au sein du Nouveau Front populaire : Attente d’une hypothétique destitution du président de la République d'un côté et négociations sans lendemain de l'autre. Or, entre l'attente d'une destitution du Président et les négociations de sommets, il y a une grande absente : la mobilisation populaire. C'est cette troisième voie que peut incarner le PCF.
Si, la mobilisation populaire ne se décrète pas, chacune de nos paroles, chacun de nos actes, toutes nos publications devraient tendre vers cela. Ceci est indispensable pour permettre les changements en profondeur que nous appelons de nos vœux.
Quelques mots sur notre journal, l’Humanité.
Dans le contexte que je viens d’évoquer, le capital met en place un recours massif à l’extrême droite. Mais celle-ci n’a pas les moyens seule de gagner la bataille idéologique et politique. C’est la raison de la mainmise de la finance sur les médias, les maisons d’édition et ses tentatives de contrôle sur la formation des journalistes.
L’objectif est clairement de passer du droit à l’information à la manipulation de masse. Nous en avons des exemples tous les jours, de la négation du génocide à Gaza, à la prétendue nécessitée d’un budget de super austérité alors que les profits explosent.
Dans un tel contexte, plus que jamais l’Humanité est un apport indispensable pour faire face, pour être capable de prendre l’offensive.
C’est un enjeu démocratique décisif car leur objectif est l’étouffement de toute pensée critique pour enraciner l’idée que l’ordre établi est le seul possible.
C’est un sujet central pour les militants communistes, pour tous les progressistes, pour tous ceux qui refusent cette mise au pas des esprits au service de cette contre-révolution réactionnaire.
Comme le souligne Fabien Gay, nous sommes entrés dans une période de bascule qui peut nous conduire vers le pire ou vers la capacité à faire émerger un projet et une volonté émancipatrice majoritaire. C’est le sens même de la démarche de l’Humanité.
C’est l’expression même d’une visée communiste qui ne se résume pas à la propriété d’un parti mais à la volonté d’être un apport indispensable à l’émergence d’un projet de libération humaine. Ce qui doit nous conduire à considérer ce journal comme un bien commun pour promouvoir une humanité de femmes et d’hommes libres, associés et égales et égaux. Et à lui donner une place majeure dans notre activité.
Aussi, je voudrais saluer l’action des Amis de l’Humanité et de la Société des lecteurs.
Les Amis de l’Humanité nous proposent ce soir de devenir propagandistes et spectateurs d’une pièce de théâtre qui devrait retenir notre attention. Fruit d’une coopération entre les Amis de l’Huma 93, Stanislas Nordet, homme de théâtre dont la réputation n’est plus à faire, et le théâtre de la Concorde nous proposent la pièce « la question » tirée du livre d’Henri Alleg sur les tortures pratiquées par l’armée française durant la guerre d’Algérie.
Pièce qui reste d’une actualité brulante au regard de la réalité du colonialisme, de la loi du plus fort mais aussi sur l’amnésie de nombreux commentateurs quant au passé de tortionnaire de Jean-Marie Le Pen. Une mémoire pourtant indispensable au regard des enjeux du futur.
Voilà cher·e·s ami·e·s, je tiens sincèrement à vous remercier de votre présence ce soir mais aussi tout au long de l’année.
Je vous souhaite, je nous souhaite pour 2025, de nouvelles aventures collectives, fraternelles, porteuses d’espoir et de victoires nouvelles.