Exigeons l'arret des politiques de délocalisation et la reconstitution de l'outil de production !

Texte proposé par Kamel Bramy, responsable de l'UD CGT 93

Une entreprise du 9.3 de fabrication de matériel médical, surfe sur la crise sanitaire pour se faire une pub à bon compte tout en explosant son chiffre d’affaire.Or cette société, détenue par l’un des plus gros fond d’investissement du pays, ne cesse de délocaliser et de licencier. Plus de 60 emplois vont être supprimés à BOBIGNY dans quelques semaines pour produire en Inde et en Thaïlande.
Niveau cynisme on fait difficilement mieux.

Peters Surgical surfe sur la crise sanitaire pour se faire passer pour une « entreprise citoyenne ».

La cgt exige l’arrêt des politiques de délocalisation et la reconstitution de l’outil de production !

Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons pris connaissance d’un communiqué de presse de Peters Surgical, entreprise de fabrication de materiel médico-chirurgical située à Bobigny, en date du 26 mars.

Celui-ci tout en faisant la promotion d’un produit de l’entreprise, une sonde très utile dans la lutte contre le COVID-19, se félicite de la grande mobilisation de Peters Surgical pour répondre à la très forte augmentation de la demande. Ainsi les commandes pour la « sonde de Motin » sont passées de 6850 à 45700 par jours. La Cgt tient en premier lieu à féliciter l’engagement des salariés de l’entreprise pour produire en conséquence un produit nécessaire aux personnels soignants et aux patients dans cette crise sanitaire inédite. Ces mêmes salariés seront licenciés sans vergogne en juin prochain, voilà comment la direction exprime sa gratitude envers leur implication !

Mais au regard de la stratégie de son actionnaire Eurazéo, Quant sera t-il une fois la pandémie passée. Maintiendront t-ils leur stratégie de délocalisation pour faire grossir les dividendes ?

Car c’est bien cette rémunération du capital qui a amené dernièrement Peters Surgical à délocaliser de nouveau une partie de sa production en Asie, en supprimant par la même occasion 60 emplois du site de Bobigny, soit le tiers des effectifs du groupe en France. Une décision inique, rendue publique en septembre 2019, alors que la société affichait une excellente santé financière avec 5, 9 millions d’euros de bénéfice nets, en augmentation de 11% par rapport à l’année précédente pour un chiffre d’affaire de 58,7M€.

Cette délocalisation, ne faisait que confirmer une stratégie de l’actionnaire EURAZEO ( l’un des plus importants fond d’investissement du pays), qui n’a eu de cesse depuis sa main mise sur l’entreprise de faire produire en Inde et en Thaïlande notamment, des produits de chirurgie, au détriment de l’emploi et des sites de production de notre pays. Car la production délocalisée, revenait bien importée pour alimenter les hôpitaux français et européen et ne servait en rien à gagner « des parts de marché » à l’étranger.

Aussi constater que la direction de Peters Surgical tente de se faire passer pour une entreprise soucieuse de solidarité, et mû par le civisme est purement scandaleux !

La cgt au moment de la lutte des salariés pour défendre leurs emplois n’a cessé de rappeler entre autres questions, les dangers de la délocalisation de la production des produits médicaux. Dans ce secteur sensible, stratégique, nous mesurons aujourd’hui les conséquences néfastes de l’application des règles libérales : pénurie de masques, de médicaments, de blouses de protections médicales, de gels, pour la 6ème puissance économique mondiale !

La cgt revendique une mise à plat global des politiques déployées dans le secteur de la production de médicaments et des appareils médicaux. Avant Peters Surgical , c’est le site de Sanofi Romainville qui a fermé en quelques années. Notre département a des savoirs faire, des compétences, des sites viabilisés pour accueillir des lieux de production. Il peut apporter sa contribution à l’engagement impératif pour le développement et la relocalisation industrielle !

La cgt interpelle la direction de Peters Surgical et l’Etat afin que ne soit pas appliqué des marges prohibitives sur les sondes Motin. Il serait inacceptable que ce succès commercial dans une situation si particulière se retrouvent plus tard dans les dividendes distribués par Eurazéo. Si le groupe est tellement soucieux de l’état du pays qu’ils fournissent à prix coûtant cette sonde à nos hôpitaux, pour participer à l’effort commun contre la pandémie ! D’autant plus que l’entreprise a empoché de la collectivité plus de 600 000 euros du CICE.

La cgt réitère son exigence du maintien des emplois sur le site de Bobigny, et en appelle dorénavant à l’Etat afin qu’il utilise tous les leviers en sa possession, notamment la réquisition, pour garantir la sécurité et l’efficacité de l’approvisionnement de nos hôpitaux, ce qui passe par une production au plus près des besoins.

Ce sont bien les travailleurs, dans les hôpitaux, les EPAD, les services publics, les commerces, les usines nécessaires au bon fonctionnement du pays… qui sont en premières lignes dans cette bataille contre la pandémie et pour faire tenir notre société. Pendant que le Travail se bat et prend des risques le capital reste planqué : il faudra bien s’en souvenir lorsque nous ne manquerons pas de remettre sur la table la question de la répartition des richesses et de la scandaleuse rémunération du capital au détriment du travail !

 

 

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