Le jeudi 19 juin 2025, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau s’est rendu à la gare du Nord à Paris pour assister à des contrôles de migrants dans les gares et bus. Il avait annoncé que ces contrôles mobiliseraient « 4 000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle (armée) pour interpeller des clandestins ». Il se vante d’en avoir interpellé 47 000 depuis le début de l’année. Dans une note adressée notamment aux préfets, il a donné des instructions pour que soit menée une opération nationale de contrôle « des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ ».
Il s’agit bien d’une opération « raciste et xénophobe qui prend pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires », déplorent syndicats et associations, dont le MRAP. Ces opérations "s’apparentent à des rafles", ajoute leur communiqué, en déplorant une "escalade nauséabonde visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur le lieu de travail et qui aujourd’hui et demain, un peu plus que d’habitude, le feront la peur au ventre". Bien évidemment les communistes condamnent de telles pratiques et saluent la mobilisation des syndicats de cheminots, appelant les agents à "ne rien faire qui ne soit pas dans leur prérogatives".
Ainsi, que ce soit sur la sécurité, l'immigration ou ce qu'il qualifie d'assistanat, Bruno Retailleau reprend les thèmes favoris de l’extrême droite, de Le Pen, Bardella ou Zemmour.
« Les clandestins ne sont pas les bienvenus » a ajouté Bruno Retailleau et si, Monsieur le ministre, ils sont les bienvenus pour les patrons qui trouvent parmi eux de la main d’œuvre taillable et corvéable.
Le 18 décembre 2024, lors d’un meeting pour la Journée internationale des migrants, un appel à l’initiative de la LDH, Attac France, La Cimade, la CGT, la FSU, Femmes Egalité, le Gisti, le Mrap, Oxfam France, SOS Racisme, le Syndicat des avocat·es de France (SAF), l’Union syndicale Solidaires déclarait : « Nous ne voulons pas d’une société raciste. Ensemble, construisons la société dans laquelle nous voulons vivre, une société de tous les droits pour toutes et tous, une société de solidarité, de fraternité, de justice, et de respect des libertés ».
Cette déclaration commune est plus que jamais d’actualité face aux attaques renouvelées contre les personnes étrangères avec ou sans papier, d’origine étrangère ou présentées comme telles.
Les comportements racistes et xénophobes sont le quotidien pour tant de personnes aujourd’hui, du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion. Les actes violents se multiplient, les faisant vivre dans la peur, la souffrance, l’injustice d’un quotidien de discriminations. Ces comportements sont encouragés par la politique migratoire du gouvernement.
Le même ministre ainsi que des médias d’extrême droite s’en prennent aux associations et syndicats qui soutiennent les personnes étrangères, mettant en péril leur rôle crucial pour la démocratie, l’État de droit et l’inclusion sociale.
Dans une de ses chansons, la Compagnie Jolie Môme disait « ils arriveront quand même, malgré les murs, malgré les mers ou les déclarations guerrières… ils arriveront quand même et rien ne saurait remplacer toutes ces vies qui sont volées et rien ne saurait excuser les rafles et les enfants traqués ».
Ils arriveront quand même et nous, communistes, nous continuerons de nous battre à leurs côtés.