Face au génocide à Gaza, une urgence de justice et de solidarité internationale


La commémoration de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, est l’occasion de rappeler avec force l’urgence d’agir face au génocide en cours à Gaza et en Cisjordanie.

Cette guerre coloniale en Palestine a tué depuis octobre 2023 plus de 42 000 personnes, dont plus de 60% de femmes et d’enfants, et provoqué le déplacement forcé de près de 2 millions d’habitant·e·s et la destruction des deux tiers des bâtiments à Gaza.

Et ce avec le soutien, diplomatique et militaire, des États-Unis et des gouvernements occidentaux qui empêchent les institutions internationales de faire respecter les résolutions successives qui condamnent la politique expansionniste d’Israël, ainsi que les exactions et crimes commis à l’encontre des Palestinien·ne·s.

La récente décision de la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, son ancien ministre de la Défense, pour leur rôle dans les crimes de guerre commis à Gaza, marque un tournant pour la justice internationale.

Les juges de la CPI estiment qu’ils ont trouvé « des motifs raisonnables » de croire que le Premier ministre israélien et Yoav Gallant sont responsables de plusieurs actes : « crimes de guerre de famine comme une arme de guerre, crimes contre l’humanité de meurtre, de persécution et d’autres actes inhumains ».

Dans le même temps, la chambre a émis un mandat d’arrêt contre Mohammed Deïf, le chef de la branche militaire du Hamas.

Cette action juridique vient rappeler qu’aucune autorité, aussi puissante soit-elle, n'est au-dessus de la loi.

L’armée israélienne empêche l’accès à l’eau, à la nourriture, aux médicaments et au carburant pour la population de Gaza et bombarde les infrastructures vitales rendant impossible tout accès à des conditions de vie digne.

Un génocide, en cours, alimenté par l’extrême droite israélienne, appelant à un nettoyage ethnique en violation flagrante des droits humains et du droit international, comme le stipule l’article II de la convention sur le génocide, et le rapport de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, soulignant qu'«il s’agit d’une série d’actes qui sont criminels en eux-mêmes, comme les actes de meurtre, les actes consistant à infliger une douleur physique ou mentale aiguë, la création de conditions de vie conduisant à la destruction d’un groupe, le transfert d’enfants, l’empêchement de naissances. Il s’agit d’actes de génocide reconnus par la convention sur le génocide».

Toutefois, ce mandat d'arrêt ne suffit pas à mettre fin à ce génocide parce que de l’aveu même des ministres israéliens : « nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence » déclarait le ministre de la Défense, le 9 octobre 2023, pour comprendre ce que planifie l’extrême droite au pouvoir en Israël.

Elle a pour objectif d’éliminer ou de chasser les Palestinien·ne·s, une nouvelle Nakba, pour s’emparer de leur terre.

Alors non, ce n’est pas un simple conflit, comme veulent nous le faire croire les soutiens de Netanyahu, mais un génocide qui se déroule sous nos yeux.

Ce génocide, le premier de l'histoire à être retransmis en temps réel, met en lumière la négation de la valeur de la vie palestinienne.

Il vient prolonger des décennies d’oppression, d’injustices, de massacres, d’expulsions et de dépossession.

Les États qui soutiennent Israël dans ses actions, portent une lourde responsabilité. Leur silence est une forme de complicité. Les médias, d’habitude si prompts à dénoncer d’autres injustices, restent silencieux face aux actes de l’armée israélienne. Les dirigeants politiques, eux, le justifient au nom de la légitime défense, fermant les yeux sur les violations flagrantes du droit international.

Des pays comme les États-Unis, l’Italie, la France, l’Allemagne en proie eux-mêmes à une montée des extrêmes droites, ne semblent plus en mesure de s’élever contre ces atteintes aux droits humains commises par leur allié.

Leur silence est édifiant lors de l’annonce récente de l’adoption par la Knesset d’une législation visant à démanteler les opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugié·e·s de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Pendant ce temps, les Palestinien·e·s, sont réduits à des chiffres dans des rapports que personne ne lit.

Chaque jour de passivité aggrave la souffrance en Palestine et au Liban. La communauté internationale doit remettre la justice et la paix au cœur de ses décisions. Il est temps pour elle d’assumer sa responsabilité pour mettre fin à ce génocide.

L’arrêt immédiat des livraisons d’armes à Israël, l’imposition de sanctions économiques contre les responsables des violations du droit international, et la reconnaissance urgente de l’État palestinien sont des actions incontournables.
Rester silencieux, c’est participer à l’effacement d’un peuple et de sa culture.

La solidarité avec le peuple palestinien n’est pas seulement un choix, c’est une obligation pour préserver l’humanité et ses valeurs fondamentales.

Les poursuites engagées par la CPI contre les dirigeants israéliens constituent une première étape.

ACTU