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Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93. Il tient, chaque mercredi, une chronique dans l’Humanité.
On ne peut que se féliciter : le gouvernement reconnaît enfin que les contaminations ne se produisent pas dans l’espace public mais dans les espaces clos et que le rapport bénéfices/risques est en faveur du maintien de l’ouverture des écoles. Mais les incohérences restent encore au rendez-vous : d’une part, avec l’ attestation obligatoire qui est finalement suspendue et, d’autre part, avec la limite des 10 km autour du domicile, qui ne repose sur aucun argument pertinent. Mais toute cette agitation s’apparente à un grand cirque, qui mobilise les politiques et les médias, ce qui permet d’occulter les vraies questions que sont l’état de l’hôpital et le manque de vaccins .
En ce qui concerne le blocage idéologique du gouvernement, refusant toute ouverture de lits, a comme conséquence une saturation prévisible et surtout une déprogrammation des patients dont les conséquences risquent d’être redoutables en termes de santé publique dans les mois et les années à venir, notamment pour les deux premières causes de mortalité que sont les cancers et les maladies cardio-vasculaires.
Monsieur Véran, nous avons besoin maintenant et pour demain des 12 000 lits de réanimation que vous nous aviez promis en juillet dernier. Pour ce qui est des vaccins, il faut que tout le monde sache que, lors d’une réunion récente de l’Organisation mondiale du commerce, l’Europe et la France ont voté contre la proposition de l’Afrique du Sud et de l’Inde de la levée des brevets, ce qui permettrait pourtant une production en masse des vaccins.
Mais, cela n’est pas surprenant : les profits de l’industrie pharmaceutique ont été privilégiés au détriment de la santé de la population mondiale. L’urgence n’est donc pas aux discussions sans fin sur un confinement qui n’en est pas un, mais bien à la pour imposer à nos dirigeants une politique privilégiant l’homme plutôt que la finance.