Loin des discours lénifiants sur le monde d'avant, le jour d'après ou la solidarité, le cynisme du pouvoir n'a aucune limite.

Il profitera de la crise sanitaire pour pousser plus loin cette société inégalitaire, policière, de contrôle des citoyens et de restriction des libertés. Les scenarii qui se dessinent sont dignes des romans de science-fiction les plus sordides.

D'un côté une sous humanité cloîtrée dans des bantoustans où il y a juste le minimum vital pour survivre, le tout dans une société sous contrôle, fliquée dans ses moindres gestes à qui l'on ferait répéter à l'envie, tout ça c'est pour notre bien et si ces salauds de pauvres étaient plus obéissants ils n'auraient pas à subir les foudres du pouvoir.

N'est-ce pas déjà à cela que nous assistons?

Alors que la Seine-Saint-Denis est maintenue depuis des années dans une sous dotation médicale et que la surmortalité dans le département est de 63% en ce mois de mars (32% à Paris ) le préfet de police de

Paris ose affirmer que ceux qui sont en réanimation sont ceux qui n’obéissent pas aux consignes de sécurité. Sûrement veut il dire par là qu'il n'y a pas à les plaindre, qu' ils ont ce qu'ils méritent.

Alors que tout le monde souligne la difficulté supplémentaire que représente le confinement pour les élèves des milieux modestes, l'inspection académique annonce la suppression de 10 classes pour la rentrée prochaine à Saint Denis.

Que ce soit les propos du préfet, le projet de l'inspection académique ou encore les contrôles policiers ultra violents auxquels on assiste, on voit bien à quoi voudrait nous habituer le pouvoir.

Le traçage généralisé des citoyens est déjà en route. Les opérateurs de téléphonie fournissent déjà aux gouvernants les données mobiles liées aux déplacements de leurs abonnés. Pour l'heure ces données sont anonymes mais jusqu'à quand ?

L'affrontement politique et idéologique est plus rude que jamais dans cette période où le capitalisme est mis à nu. Mais cela ne saurait suffire à le faire plier. Il faut non seulement démontrer que ce système est périmé et dangereux pour la santé mais aussi que nous pouvons construire une nouvelle société basée sur l'émancipation humaine. L'humanité en a les moyens.