Moyen-Orient : Le chaos jusqu'où?

C'est le sujet choisi par la revue Recherches Internationales pour cette conférence qui a fait carton plein sous la coupole à Colonel Fabien. Preuve que le sujet est une préoccupation majeure notamment chez les communistes.

Des paroles fortes qui bousculent, qui invitent à la réflexion, à mieux saisir les enjeux de la région, enjeux politiques, économiques, géostratégiques qui mettent en exergue la bataille idéologique pour en faire un conflit de civilisation et non ce qu'il est : un conflit de colonisation.

Une soirée qui s'est tenu alors qu'enfin un cessez-le-feu est intervenu au Liban après les bombardements incessants, destructions, morts qu'ont subi les Libanais·es.
Cette bonne nouvelle est nuancée car malheureusement la bande de Gaza va payer le cessez-le feu.

L'invisibilisation des Palestinien·ne·s qui conduit à la déshumanisation. Tout est détruit, la terre est inexploitable, une stratégie qui vise à rendre la vie à Gaza invivable. Une situation terrible qui conduit Agnès Levallois, spécialiste du Proche-Orient a parlé de génocide.

Thomas Vescovi, historien , spécialiste d'Israël et des territoires occupés palestiniens, interpelle en rappelant qu'Israël est le fruit du colonialisme et que la colonialité n'a jamais été remis en question. Et dans un pays colonial, ce sont les colonisés qui sont désignés comme responsables de la situation.

Pierre Barbancey, grand reporter à l'Humanité, rappelle que lors du premier mandat de Trump, celui-ci avait reconnu Jérusalem comme la capitale d'Israël et les accords d’Abraham que Biden une fois élu n'a jamais remis en cause les décisions de son prédécesseur. Il souligne qu'après la nakba, la question palestinienne était traitée comme une question humanitaire et non politique. C'est la création de l'OLP avec Arafat qui en fait une question politique : la question de autodétermination des Palestinien·ne·s. Il souligne les enjeux énergétique dans un contexte où l'Europe ne veut plus dépendre de la Russie pour l'approvisionnement en gaz.

Myriam Benraad, politologue, professeur en relations internationales, souligne qu'Israël en réponse à l'horreur du 7 octobre, mène une guerre de vengeance sans aucun plan pour l'après.

Pour Jacques Fath, politologue, il faut penser l'avenir et cela exige la reconnaissance des droits à l'autodétermination des Palestiniens, la sécurité, une paix durable et la reconstruction qui coûtera des centaines de milliards de dollars. Cela passe par la reconnaissance de la souffrance de l'autre, et la reconnaissance de la responsabilité dans la souffrance. Il souligne que tout processus ne peut être bilatéral mais exige le multilatéralisme en s'appuyant sur le droit international., sur les résolutions de l'ONU.

Une soirée difficile à résumer en quelques lignes qui a été clôturer par l'ambassadrice de la Palestine en France, Mme Hala Abou Hassira qui a souligné l'importance de la solidarité, de parler des palestiniens pour les sortir de l'invisibilisation.

La reconnaissance de l’État de Palestine par la France est un enjeu politique et doit être une bataille à ne pas lâcher après la reconnaissance de la Palestine par plusieurs pays européens.

ACTU