"Poursuivons notre combat jusqu'à l'égalité femmes-hommes !"

3 questions à Pascale LABBE, vice-présidente du département de la Seine-Saint-Denis, chargée de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes et de l’égalité Femmes-Hommes.

1 - En cette année 2025, quelles évolutions observes-tu dans le domaine des droits des femmes ? Quelles sont les évolutions en Seine-Saint-Denis ?

Il y a 80 ans, les femmes obtenaient le droit de vote et votaient pour la première fois en 1945. Il y a 50 ans, le droit à l’IVG était acquis avec la loi Veil, inscrite dans la Constitution en 2024. Avec la contraception, il constitue un levier essentiel d’émancipation et d’égalité.

Le 29 janvier 2025, le groupe communiste à l’Assemblée nationale, par la voix de Soumya Bourouaha, députée de Seine-Saint-Denis, a obtenu une loi améliorant la prise en charge des soins du cancer du sein par la Sécurité sociale. Une évolution importante pour la santé des femmes.

Cette année au département, nous poursuivons notre plan d’actions pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2022-2026) qui définit plus de 76 mesures, mettant l’accent sur quatre grandes priorités : la jeunesse, la santé, la prévention des violences sexistes et sexuelles, et l’aménagement des espaces publics. Nous devons confirmer notre label AFNOR pour l’égalité professionnelle, la tenue du 3e Forum pour l’emploi des femmes, les journées de l’observatoire, notre colloque sur les femmes dans l’espace public.

2 - Avec la progression des extrêmes droites et des idées réactionnaires, quelles sont les risques pour les femmes ?

On peut le constater dans beaucoup pays, quand l’extrême droite progresse, les droits des femmes reculent comme le droit à l’IVG.

Sous l’apparence de nouveaux droits, le Rassemblement national (RN) en juin 2024 faisait les propositions de « revenus pour mères au foyer », « droit des femmes à rester chez elles » ou la « libre répartition du congé parental » assignent les femmes à leur « fonction de procréation » et au travail domestique.

Il nie les chiffres pointant les inégalités. Ainsi, le RN a voté contre les lois sur l’égalité professionnelle au Parlement européen. Pire encore, le programme économique de l’extrême droite est ultra-libéral, il s’attaque au Smic, aux protections collectives et à la Sécurité sociale.

3 - Dans le cadre de ton mandat de conseillère départementale tu as été en Palestine et au Maroc. Quelles actions de solidarité tu mènes à l’international envers les femmes ?

Avec Abdel Sadi qui est chargé de la coopération internationale, nous incluons dans toutes nos coopérations un volet échange sur l’égalité Femme/Homme et les violences envers les femmes en partenarial avec notre observatoire des violences faites aux femmes. En 2022, je me suis rendue à Jénine en Palestine, à l’ouverture de leur observatoire des violences envers les femmes avec un financement de l’AFD avec l’aide expert de notre observatoire.
Comme vous le savez, Jénine est occupé par l’armée israélienne. En 2024, nous avons pu les aider à créer un lieu d’accueil pour les femmes victimes de violences et envoyer avec l’aide du Secours populaire des trousses de secours. Et à la demande de notre groupe 90 000 € ont été débloqués pour les trois villes de Cisjordanie - Jénine, Qalqilya, Tulkarem - et la ville de Gaza.

En février 2025, nous nous sommes rendus au Maroc au conseil provincial d’Inezgane-Aït Melloul dans le but d’une nouvelle coopération d’échanges d’expériences et d’appui institutionnel dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en matière d’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes. 

Nous sommes dans un département monde avec 133 nationalités différentes, ces coopérations nous permettent de travailler sur ces dispositifs dans les différents pays en coopérations mais aussi avec les diasporas sur notre territoire.

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