Urgence de la solidarité avec Mayotte, territoire oublié de la République

Nous étions une centaine samedi soir rassemblés pour exprimer notre solidarité avec les mahorais et les comoriens à l’initiative de la section du PCF de la Courneuve et de la fédération de Seine-Saint-Denis du PCF.

La soirée a commencé par un témoignage très fort de Christian Causse, responsable national du Secours populaire qui a témoigné de la détresse des habitant·e·s de l’île, de leur dénuement total : pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de moyens de communication, un système de santé en faillite, le retour d’épidémies de gale et de choléra, pas d’école… Les habitant·e·s des bidonvilles n’ont pas accès à l’aide alimentaire. Il a également témoigné de leur colère face à l’incurie du gouvernement français, de leur perte de confiance, de la défiance à l’égard des discours de ses représentant·e·s.

Félix Atchadé, responsable national du PCF au secteur international, a rappelé la solidarité indéfectible des communistes français, citant le communiqué de Fabien Roussel après le cyclone chido.

Puis il est revenu ainsi que Mustapha Abdou Raouf, porte-parole du Collectif des associations et amis des Comores en France, sur l’histoire de Mayotte, l’histoire de la colonisation rappelant que Mayotte est une île comorienne.  Ils ont rappelé le résultat du référendum du 22 décembre 1974 organisé sur l’ensemble de l'archipel, approuvant l'indépendance des Comores avec près de 95 % du total des voix.

Or la France, en violation du droit international, a décidé de dissocier le sort de Mayotte dont les habitant·e·s avaient voté non à 60% lors du référendum pour l’indépendance. Dans sa résolution 3385 du 12 novembre 1975, les Nations unies rappelle au gouvernement français que le résultat du référendum était sur une base globale et non île par île et souligne qu’une  « solution juste et durable de la question de Mayotte réside dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores ».

Depuis la France occupe Mayotte au mépris du droit international.

Soumya Bourouaha, députée PCF de la circonscription, est revenue sur les deux votes à l’Assemblée nationale : la loi d’urgence pour la reconstruction après la catastrophe climatique qui a mis en exergue Mayotte, territoire oublié de la République et l’instrumentalisation de la catastrophe à des fins politique avec la deuxième loi proposée par le groupe LR lors de sa niche parlementaire sur le droit du sol pour restreindre l’accès à la nationalité française, adoptée grâce aux voix des macronistes, de la droite et de l’extrême droite. Une honte pour notre pays, une loi xénophobe et discriminatoire en rupture avec les valeurs universalistes, une loi coloniale !

Un moment fort de témoignages, de focus historique pour mieux comprendre les enjeux, de solidarité, à renouveler pour la dignité des mahorais et comoriens.

La soirée s’est terminée par un repas préparé par des  femmes comoriennes dont la participation financière sera intégralement remis au Secours populaire pour Mayotte. La solidarité et le débat sur les enjeux politiques de la situation à Mayotte vont continuer à se déployer dans tout le département, comme les camarades de Montreuil en ont aussi décidé.

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