Le lundi 1er mars, dans le respect du protocole Républicain, j’ai accueilli à Stains le Président Emmanuel Macron, accompagné de plusieurs Ministres, au Campus l’Industreet de la Fondation Total.
Pour rappel en 2018, la ville s’était portée candidate et avait été la première lauréate du concours “ Inventons la Métropole du Grand Paris ”, pour y accueillir dans le secteur du Bois Moussay, le campus des métiers de l’industrie du futur ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans, mais également le Centre International de recherche ENGIE.
C’est la reconnaissance d’un territoire tourné vers l’avenir, dynamique et riche de sa jeunesse, trop souvent stigmatisée, qui ont été appréciés.
D’ailleurs et je ne pouvais pas m’en empêcher, j’ai eu l’occasion de rappeler au Président qu’on était loin des raccourcis qui consistent à croire que quand on est jeune, soit on est chauffeur Uber, soit on tient les murs ou l’on devient dealer à Stains. Et que fort heureusement, les jeunes dans leur grande majorité, aspirent à d’autres alternatives, à condition de les accompagner et de les soutenir dans leur projet.
J’ai essayé de comprendre le lien de cette visite du Président pour la promotion du dispositif “Un jeune, Une solution”, avec le projet du Campus lancé de longue date. J’en ai conclu sans doute à tort que cette visite était donc une tribune inespérée pour tenter de camoufler le bilan chaotique du gouvernement en faveur de la jeunesse, et plus particulièrement des étudiants plongés dans une précarité insupportable et sans précédent.
Ils sont en première ligne de la crise sociale. De l’école à l’emploi, en passant par la santé, les loisirs ou le logement, les jeunes qui souffrent et subissent la crise sanitaire, sont bien plus ceux issus des quartiers populaires.
“Un jeune, une solution”, en plus d’être un slogan à l’approche des élections présidentielles, est une nouvelle forme “ d’assistanat ” financier de l’État en faveur des entreprises, un nouveau cadeau d’exonération fiscale, qui correspond aux exigences du MEDEF.
Le plan du gouvernement « un jeune, une solution » vise donc en fait à multiplier les contrats précaires pour les jeunes, tout en facilitant l’accès à une force de travail de moins en moins chère pour les entreprises.
Nous sommes là bien éloignés d’une véritable politique publique ambitieuse en faveur de l’emploi des jeunes et de répondre à leurs aspirations.
La rupture éducative qui s’est amplifiée depuis la crise du COVID sur notre département n’a jamais été aussi frappante !
Les inégalités sociales et territoriales ont été exacerbées dans nos quartiers populaires, la violence sociale produit des effets désastreux dans notre pacte républicain... et j’attends, mais sans me faire beaucoup d’illusion, du gouvernement, des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux de la crise sociale.
L’Égalité Républicaine doit quant à elle, se manifester à tous les niveaux : éducation, transport, culture, sécurité, sport.
C’est pourquoi avec d’autres Maires, il y a presque deux ans, nous avons décidé de déposer un recours contre l’État pour rupture d’Égalité Républicaine. Car la dignité de nos habitants n’est pas un slogan mais un combat du quotidien.