Crise sanitaire : Macron en appelle à De Gaulle!

Emmanuel Macron nous a habitués à courir derrière des figures historiques, à se comparer à elles, selon les circonstances. Jeanne, d’Arc, Clémenceau, Pompidou, Chirac, Mitterrand…De Gaulle bien sûr…mais aussi Pétain, pour « son rôle éminent  dans la victoire de 1918 », selon Jupiter. Une célébration tellement douteuse que c’est la seule qui collera à la peau du président de la République, celle de la collaboration du Maréchal avec les nazis.

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Ce dimanche, Emmanuel Macron a commencé son programme de célébration du 80e anniversaire de l’appel du 18 juin. Il s’est rendu à Montcornet dans l’Aisne, là où eut lieu la déroute du Colonel De Gaulle, face aux panzers allemands, le 17 mai 1940. Quel message voulait-il faire passer ? Celui d’un homme, comme De Gaulle, entrant en résistance face la défaite? Ce serait davantage pour imaginer un nouveau départ, débarrassé de son costume de président des riches, sans gilets jaunes, sans ces millions de Français qui dans leur majorité refusent sa « réforme des retraites », sans ces soignants qui ne veulent pas de  ses médailles mais exigent un plan vrai plan pour l’hôpital et l’augmentation de leurs rémunérations. Chômage, précarité, inégalités, grande pauvreté, avec la crise économique et sociale, les souffrances, les douleurs,  les drames humains se profilent. Pour Macron, entrer en résistance, ce n’est pas reconstruire la société des « jours d’après ». Le message est clair : « De Gaulle, et avec lui nombre de Français se sont sacrifiés pour la France, aux Français de se sacrifier aujourd’hui pour faire face à la crise qui est devant nous. C’est ce signal que nous adressent ses ministres en nous appelant aux efforts, à travailler plus pour gagner moins, à devenir plus « flexibles ». Les mots ne suffiront pas, à masquer les actes qui se préparent en coulisse. Les « jours heureux » prônaient une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt national. Or, il vient de le réaffirmer, le gouvernement Macron/Philippe ne conçoit pas de rétablir l’ISF et de s’attaquer au règne de la finance. Les résistants ont également mis en œuvre « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée », quand ce gouvernement a multiplié les privatisations, à l’instar d’ADP. Lourde de souffrances, la période à venir ne doit pas confisquer les espoirs de changement. Il est urgent d’agir et de rassembler pour une alternative sociale, démocratique et écologique.

Robert Clément

Romainville