Le président de la République a encore perdu une occasion de se taire. Vendredi, il a souhaité « retrouver des 1er mai chamailleurs et joyeux qui font nation…». Joyeux, cela ne lui aura pas échappé !
Mais « Chamailleurs ». À qui pense le président de la République ? Aux matraques et aux gaz lacrymogènes qui ont émaillé le 1er mai 2019 ?
Pas très joyeux à vrai dire !
À son garde du corps qui s’est illustré un certain 1er mai 2018 ? En fait, dans la bouche d’Emmanuel Macron, il s’agit surtout de dévaloriser, de mépriser, de réduire les premiers « Mai » à de futiles disputes. Le 1er mai, c’est le monde du travail qui se montre, revendique et attend des réponses.
Les plus urgentes, seraient la convocation d’une grande conférence des salaires et le refus de la distribution des dividendes en temps de crise ! L’enterrement une bonne fois pour toute, de la réforme des retraites ! L’engagement dans un grand plan de financement des services publics. Le rétablissement de l’ISF.
Ces exigences ne s’apparentent ni à des querelles, ni à des chamailleries, mais la réponse à des besoins humains. Vendredi soir, « les chamailleurs » ou plutôt les « premiers de corvée » étaient sur les réseaux sociaux et à leurs balcons pour clamer ces exigences et ces revendications. Elles sont celles de ces « invisibles », devenus aujourd’hui des héros, ceux et celles qui soignent, sauvent des vies, protègent, tiennent les caisses, nous conduisent et nous alimentent, qui font tourner la société.
Elles, ils, ne se contentent pas de formules creuses. Les « plus jamais ça », les « jours d’après » vont de pair avec la construction d’un nouveau modèle de développement humain, social et écologique, un changement de politique rompant avec les logiques du capital !